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Discussions : « Femmes et espace public » avec Houda Choisy-Bouadar

Discussions : « Femmes et espace public » avec Houda Choisy-Bouadar

Jeudi 22 mai, i.PEICC a proposé, en collaboration avec Houda Choisy-Bouadar, juriste et féministe engagée, un temps de discussions autour d’une question essentielle : les femmes sont-elles réellement libres dans l’espace public ? La rencontre s’est tenue à la Maison pour tous Louis Feuillade, qui a accueilli l’événement.


Quasiment une trentaine de participant·e·s étaient présent·e·s : stagiaires, services civiques, adhérent·e·s, travailleur·se·s de l’association Gammes, ainsi que des habitant·e·s de la Mosson, Saint-Paul, d’Occitanie, Pompignane, du centre-ville. Plusieurs générations et réalités de vie étaient représentées. La discussion s’est tenue en deux langues différentes : en français et en arabe littéraire afin que tout le monde puisse suivre les échanges.

L’espace public : un mot, mille vécus

En introduction, chaque personne a été invitée à partager un mot associé à sa propre définition de l’espace public. Il en est ressorti des termes comme liberté, vigilance, cohabitation, solidarité, parole, hygiène, (in)égalité…
Autant de mots qui reflètent un paradoxe fondamental : l'accès à l'espace public est censé être un droit naturel et universel, mais il ne l’est pas autant pour toutes.

Une liberté théorique, mais pas absolue

Dans les faits, les femmes ne bénéficient pas de la même liberté que les hommes pour circuler et occuper l’espace public.
 Elles développent des stratégies conscientes ou inconscientes : organiser leur journée en fonction des horaires, éviter de sortir seules le soir, privilégier les trajets en groupe, anticiper les comportements à risque, s’auto-protéger. Ces mécanismes de protection sont intériorisés par beaucoup de femmes.


Certaines évoquent le poids du regard social, du regard exercé par le conjoint ou l’entourage. Sortir pour des loisirs n’est pas toujours considéré comme légitime. Le soir, notamment, est perçu comme un moment moins adapté. Pour certaines, participer à une activité culturelle devient difficile à cause de contraintes sociales, familiales, ou du simple sentiment d’insécurité.

Des femmes expliquent aussi que le couple peut être un lieu de négociation voire de limitation, et que dans certains cas, il n’est même pas question de demander : sortir seule n’est pas envisageable. Ce contrôle peut être lié à des traditions, à des réflexes culturels, mais aussi à une peur bien réelle.

Le système patriarcal : des normes profondément ancrées

Ces limites ne sont pas uniquement imposées de l’extérieur. Certaines femmes intègrent elles-mêmes ces freins, parfois sans s’en rendre compte. Il s’agit d’un conditionnement social, transmis par l’éducation, les cultures, mais aussi par les siècles de domination patriarcale. Cette organisation sociale accorde plus de pouvoir, de visibilité et de légitimité aux hommes. Les femmes ne sont pas toujours encouragées à occuper pleinement l’espace, à s’imposer, à revendiquer leur liberté de mouvement.

Il existe aussi des figures symboliques : les « gardiennes du temple », ces femmes qui, consciemment ou non, perpétuent les normes patriarcales. Elles ne souhaitent pas forcément oppresser, mais sont les relais d’un système qui fonctionne depuis longtemps. Pourtant, le problème ne vient ni des traditions ni des religions, mais bien du pouvoir détenu par les hommes.
Un exemple historique a été évoqué : le Code civil napoléonien, qui interdisait aux femmes de demander le divorce. De plus, certaines normes présentées comme religieuses sont en réalité issues d'une organisation patriarcale : par exemple, le Coran indique qu'une femme a le droit de demeurer dans le foyer après un divorce, ce n'est pas une obligation ni un interdit moral.

Éducation et dé-construction : vers un espace réellement partagé

Il devient urgent d’éduquer les enfants différemment. Pourquoi élever les garçons et les filles sur des bases inégalitaires ? 
Certaines femmes refusent aujourd’hui de s’engager dans la lutte pour leurs droits, non par indifférence, mais parce qu’elles estiment que ce n’est pas leur rôle. Or, une femme devrait être libre sans devoir lutter.


L’égalité de pouvoir ne signifie pas la disparition des rôles ni des traditions, mais une possibilité de choix pour chacun·e. Par exemple, cuisiner n’est pas réservé aux femmes ; se muscler n’est pas une atteinte à la féminité. La liberté n’implique pas le rejet des valeurs culturelles, mais la possibilité de les choisir sans contrainte.

Les équipements, les pratiques et les inégalités de genre

Le manque de liberté se manifeste aussi par l’inégale répartition des équipements ou des usages dans les quartiers.
 Des enquêtes ont montré que les filles adolescentes sont moins présentes dans les structures de jeunesse, car les parents ont souvent peur pour leur sécurité, tandis que les garçons sont davantage incités à s’inscrire à des clubs ou des activités sportives. On cherche parfois à « canaliser » les garçons à travers le sport, mais cela peut créer un déséquilibre qui empêche les filles d’investir pleinement ces espaces.

Certaines n’osent pas fréquenter les salles de sport à cause du regard masculin, d’un jugement sur la tenue, ou encore du poids des attentes sociales : une femme musclée ne « plaît pas à tout le monde ».
 La sexualisation du corps féminin devient un frein à la liberté d’habillement, et même à la liberté d’exister dans l’espace public, sans subir ni regards ni remarques. Cette pression peut aussi venir d’autres femmes, ce qui complique la création d’une véritable solidarité féminine. Le patriarcat l’emporte quand les femmes ne se soutiennent pas entre elles.

Les collectivités territoriales ont un rôle à jouer : repenser les équipements publics pour favoriser la mixité, consulter les habitant·e·s, créer des espaces vraiment partagés, accessibles et sûrs pour toutes et tous. En effet, elles financent à hauteur de 75% les équipements publics majoritairement utilisés par les garçons/hommes, ce qui renforce leur présence dans l'espace public au détriment des filles/femmes.


L'ensemble des citoyen.ne.s supporte également le coût énorme des comportements typiquement masculins : la quatrième de couverture du livre Le coût de la virilité de Lucile Peytavin, présenté pour Houda Choisy-Bouadar durant les échanges, en donne un aperçu très préoccupant : "En France, les hommes sont responsables de l’écrasante majorité des comportements asociaux : ils représentent 84 % des auteurs d’accidents de la route mortels, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d'atteinte aux biens et aux personnes au collège, 90% des personnes condamnées par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtre, 97 % des auteurs de violences sexuelles". 

Des lois existent, mais peu appliquées

Des infractions sont désormais reconnues : harcèlement de rue, outrage sexiste, etc. Mais dans la réalité, ces lois sont peu mises en œuvre.
 Seules, les femmes peuvent difficilement faire valoir leurs droits. La solution passe par l’action collective. Sortir ensemble, se soutenir, demander des aménagements pour plus de sécurité (éclairage public, transports dédiés…) font partie des stratégies. Certaines initiatives vont dans ce sens : les taxis roses par exemple, réservés aux femmes par des femmes, pour permettre des déplacements plus sûrs.

L’espace numérique : entre émancipation et nouvelles violences

Les discussions ont également abordé la place des femmes dans l’espace numérique, considéré par certaines comme un lieu alternatif de liberté, et par d’autres comme un nouveau terrain de domination.
Les réseaux sociaux ont permis à de nombreuses femmes de s’exprimer, se libérer, se rassembler. Mais ils peuvent aussi renforcer des stéréotypes contre lesquels les femmes se battent depuis longtemps.

Des initiatives concrètes qui ont vu le jour ont été évoquées :
Les Martines : une application qui se veut comme un réseau social alternatif, dédié à la solidarité et à la mise en lien entre femmes.
Dispositif Angela : un label apposé sur des lieux-refuges où se rendre en cas de danger en prononçant le terme "Angela"
 The Sorority : une application de géolocalisation pour repérer des femmes à proximité en cas de besoin, et se sentir en sécurité.

Mais pour beaucoup, le numérique doit rester un outil, pas une finalité. Il est important d’occuper les espaces réels autant que les espaces virtuels, et de continuer à se mobiliser dans les deux.

Rien n’est acquis. C’est un combat.

Merci à Houda Choisy-Bouadar pour son intervention riche et engagée, à la Maison pour tous Louis Feuillade pour l’accueil, et à toutes les personnes présentes pour leurs témoignages et leur participation !

La poursuite de cet échange se fera lors d’une restitution à venir, dans le cadre du projet « Mosaïque Citoyenne », en collaboration avec l'artiste Ayda-Su Nuroglu.

Participation, création, rencontres : i.PEICC à la Fête du Lac

Participation, création, rencontres : i.PEICC à la Fête du Lac

Comme chaque année, la Fête du Lac a pris place dans le quartier de la Mosson samedi 17 mai au Lac des Garrigues. Un rendez-vous ancré dans les habitudes du quartier, organisé par la Maison pour tous Georges Brassens, qui a su une nouvelle fois rassembler les participant·e·s autour de moments festifs, culturels et conviviaux.


Plus qu’un temps festif, c’était l’occasion de mettre en lumière la richesse du tissu associatif local — et i.PEICC y a joué un rôle actif et engagé.

Un après-midi d’ateliers participatifs

Entre 14h30 et 17h45, 25 associations du quartier ont animé des ateliers ouverts à toutes et tous, mêlant création, réflexion et partage intergénérationnel.

Parmi elles, on y retrouvait notamment : Uni’Sons, La Maison du Projet, Esprit Librei.PEICC a participé à cet événement par la mise en place de deux stands ayant permis de rencontrer environ 150 personnes sur la journée.

Deux ateliers créatifs animés par i.PEICC

i.PEICC a proposé des ateliers participatifs qui ont attiré un large public familial, et notamment de nombreux parents curieux·se de découvrir les activités de la structure :

| Un atelier graphisme, animé par Chadia, bénévole à i.PEICC, où les participant·e·s ont pu exprimer leur créativité en réalisant de petits graphes colorés.

| Un atelier de fabrication de balles en laine cardée, animé par Zakia, animatrice de l’espace jeunesse 16-25 ans, qui a rencontré un franc succès auprès des parents comme des enfants. Ce moment de partage a permis de mettre en avant les actions menées par i.PEICC tout en créant du lien intergénérationnel.

Une participation sensible portée par des partenaires

En parallèle, une dizaine de jeunes d’i.PEICC, accompagnés de volontaires du Tiers Lieu Culturel ont participé à un atelier de cartographie sensible, une proposition de l’association Bipolar, dans le cadre du dispositif M28 – Terres de culture auquel l’i.PEICC est intégré. Cette fête représentait une belle opportunité d’aller à la rencontre du public.

Cet atelier invitait les participant·e·s à explorer le quartier à travers une balade sensorielle, en prenant le temps d’observer, d’écouter, de ressentir leurs émotions et perceptions.
 L’objectif : se réapproprier les espaces du quotidien, comprendre quels lieux font du bien – ou non – et comment on s’y sent. Une démarche inspirée du travail de sociologues, qui a permis d’ouvrir un regard plus intime et réfléchi sur l’environnement urbain de la Mosson.

Un final en musique

En fin de journée, les festivités se sont clôturées en rythme grâce à une déambulation musicale portée par la Dakka Marrakchia et DJ Fafa, puis un concert du groupe Gnawafrica, venu faire vibrer les bords du lac.

L’événement s’est déroulé en présence de Véronique Brunet, première adjointe au maire, qui a salué l’implication des participant·e·s, des associations, et la dynamique collective portée dans le quartier.

i.PEICC donne de la voix à la Comédie du Livre

i.PEICC donne de la voix à la Comédie du Livre

Entre lectures, danse et engagement, les jeunes rassemblent les publics



Mercredi 14 mai, une vingtaine de jeunes ont transformé la Gazette Café en scène vivante et engagée, à l’occasion d’une lecture publique organisée dans le cadre de la Comédie du Livre. Portée par i.PEICC, en partenariat avec les éditions Chèvrefeuille étoilée et l’autrice montpelliéraine Janine Teisson, cette soirée a mêlé danse et lecture à voix haute autour de l’ouvrage Ô Karim.

Une lecture incarnée par les jeunes de la Mosson

7 jeunes d’i.PEICC lecteurs et lectrices ont donné vie au texte – Aya, Hamza, Youssef, Paul et Fanny. Sasha et Florian, deux danseur·euse·s professionnel·le·s ont également porté leur voix. Maïan, Léa et Elane ont rejoint la performance de danse par le biais d'une pratique amatrice.

Chacun·e a su s’approprier l’œuvre avec sincérité et intensité. Les danseur·euse·s ont apporté une dimension corporelle à la lecture, créant un dialogue entre les mots et le mouvement.

Une rencontre entre quartiers, arts et générations

Ce projet artistique a permis de créer du lien entre différents publics. Il a réuni des jeunes issu·e·s des quartiers de la Mosson et du centre-ville, autour d’un travail collectif. Leur performance a aussi rassemblé des spectateur·ice·s varié·e·s, notamment celles et ceux présent·e·s dans le cadre de la Comédie du Livre, favorisant ainsi un dialogue entre les générations et les territoires. Une démarche fidèle à l’esprit de Peuple et Culture, qui valorise la mixité sociale, les échanges intergénérationnels, et l’engagement citoyen à travers la culture.

Des thèmes forts qui font écho

Les lectures ont ouvert la discussion sur des sujets comme le racisme, la discrimination, le repli communautaire ou l’influence des idées extérieures. Des thèmes puissants, qui ont touché les jeunes comme le public.
Des enseignant·e·s présent·e·s ont proposé de prolonger ce format dans les collèges et dans des Maisons pour tous, pour continuer à faire vivre ces échanges essentiels.

Un grand merci…

Merci à Janine Teisson, pour sa présence aux côtés des jeunes et sa fidélité pour cette troisième édition de lecture à voix haute. Merci aux éditions Chèvrefeuille étoilée pour leur accompagnement littéraire et à la Gazette Café pour leur accueil.
Un grand merci également à la Maison pour tous Louis Feuillade qui a mis à disposition des salles de répétition, et à la Comédie du Livre qui a permis à ce projet de voir le jour. Enfin, un immense merci à Zakia, animatrice jeunesse 16-25 ans à i.PEICC, pour son engagement, sa coordination et son soutien auprès des jeunes tout au long du projet.

Les vacances de printemps à i.PEICC !

Les vacances de printemps à i.PEICC !

Durant ces vacances, les jeunes d’i.PEICC ont pu profiter d’un programme varié ! Entre activités créatives, sorties, échanges et accompagnement personnalisé, tout a été prétexte au partage ! Retour sur les différentes activités proposées…


 

Jeux, créativité, spontanéité

Plusieurs moments de détente ont eu lieu au fil des jours au sein d’i.PEICC. Baby-foot, jeux de société, musique, jeux vidéos, dessins, coloriages… un accueil jeune assuré dans une ambiance animée !

D’autres activités loisirs se sont déroulées : un match au stade pour les amateur·ice·s de foot, un après-midi bowling pour partager un moment dynamique, et une visite à la librairie La Cavale afin de parcourir les livres à dispositions et de repartir avec celui de leur choix grâce au dispositif Chèque Lire.

En parallèle : accompagnement et projets personnels - Tout au long des vacances, les animateur·ice·s ont continué à accompagner les jeunes dans leurs projets personnels et professionnels.

Préparer et célébrer Pâques

Plusieurs activités manuelles ont été proposées aux jeunes afin de préparer Pâques. Un atelier plâtre a permis de fabriquer des œufs, puis une fresque collective a été réalisée à partir de matériaux recyclés, sur la base d’une planche récupérée qui a servi de toile pour la création.

Jimmy, bénévole à i.PEICC et artiste, a également animé un atelier fabrication de masques, mêlant imagination et techniques artistiques.

Le samedi 19 avril a eu lieu l’événement en partenariat avec Cournonterr’Art et Esprit Libre. Une chasse aux oeufs pour petits et grands qui s’est déroulée au parc Sophie Desmarets. Un après-midi d’animations et de rires dans une ambiance familiale !

Après-midi cinéma à la Maison pour tous Louis Feuillade

Les jeunes ont assisté à la projection du court-métrage “Souffles” porté par l’artiste Al Sticking, en collaboration avec l’association Plume et i.PEICC. Ce film sensible et poétique est le fruit d’un travail de témoignages enregistrés par les jeunes d’i.PEICC, intégrés directement dans la bande-son du film.

S’en est suivi la projection de la comédie “Délocalisés”, réalisée par Redouane Bougheraba, qui a clôturé cette session cinéma sur un ton décontracté.

Explorer le rap et ses enjeux avec le Village du Rap

Les jeunes ont pu se rendre au Village du Rap, organisé par l’AFEV à la Maison pour tous Léo Lagrange. Un après-midi dédiée aux jeunes du quartier pour s’exprimer, explorer et débattre. Plusieurs ateliers ont été proposés et i.PEICC est intervenu pour animer un atelier discussion mêlant rap, citoyenneté et parole jeunesse. Cliquez-ici pour plus d’information sur cet après-midi via un article dédié !

Et bientôt… la Comédie du Livre

Enfin, des jeunes se sont préparé·e·s pour un moment fort de l’année : une lecture à voix haute dans le cadre de la Comédie du Livre. Mercredi 14 mai à 18h, les personnages de l’ouvrage Ô Karim (Éditions du Chèvre-feuille étoilée) de Janine Teisson, prendront vie à la Gazette Café.

Une belle perspective pour continuer à prendre la parole, à s’exprimer, et à se dépasser.

Fannie en Islande

Fannie en Islande

Bonjour ! Je m'appelle Fannie, j'ai 26 ans, et je suis partie à l'aventure en Islande pendant 6 mois, dans le cadre d'un projet de Corps de Solidarité Européen, avec l'I.PEICC (association de départ) et Worldwide Friends (association d'accueil).


Parce que ce voyage était incroyable, et que je ne peux pas m'arrêter de parler de la beauté du paysage islandais, ou de comment j'ai failli terminer en glaçon à quelques reprises, je vous partage ici mon expérience en tant que volontaire.

Wait, faisons un retour en arrière : comment suis-je passée du soleil méditerranéen à... pas de soleil tout court ?

Début 2024, j'ai décidé de quitter mon emploi, et de partir voyager, comme j'en avais toujours rêvé pendant mes études. J'avais envie de partir dans un pays isolé, de m'immerger dans une nouvelle culture, sans pour autant partir très loin ou dépenser beaucoup. Je ressentais aussi le besoin de gagner en expérience, professionnelle, personnelle et humaine.
J'ai découvert le CSE au détour de recherches de projets à l'étranger, et j'ai commencé à chercher LA mission parfaite. Celle-ci se situait dans le cercle arctique, à 3H30 en avion de Paris. L'Islande répondait parfaitement à mes critères : un pays spectaculaire, loin de tout, peu connu, pas trop grand, pas trop petit, avec une population en grande partie anglophone, et plein de nouvelles choses à apprendre. De plus, la mission proposée par Worldwide Friends se concentrait sur la protection de l'environnement, proposait d'être en contact avec d'autres volontaires internationaux, et de prendre quelques responsabilités au sein de l'association. Le contrat de 6 mois me permettait de m'installer suffisamment longtemps pour prendre mon temps en Islande et vadrouiller aux quatre coins de l'île, sans pour autant devoir abandonner ma vie en France. Que demandez-vous de plus ?
C'est ainsi que, après quelques échanges avec l'I.PEICC et mon association d'accueil, je suis devenue "camp leader & social media officer'' pour 6 mois en Islande.

Okay, mais tu faisais quoi en Islande pendant tout ce temps ?

Beaucoup de choses ! En tant que Camp leader, j'étais chargée d'accueillir les volontaires internationaux hébergés par Worldwide Friends, et d'organiser la vie dans les camps (c'est-à-dire les maisons de l'association). Mes missions variaient de la mise en place d'un planning distribuant les tâches quotidiennes parmi les volontaires, à la création d'ateliers pour la sensibilisation à la protection de l'environnement. J'ai participé aux activités régulières, telles que le nettoyage des plages (l'Islande est peut-être au milieu de nul part, mais elle est au centre des courants marins qui portent tous les déchets américains et européens), le travail dans les serres, les projets de reforestation ou encore de restauration de maisons.


L'association accueillant aussi des groupes de touristes internationaux pour leur faire découvrir l'Islande de façon écologique, j'ai appris quelques "fun fact" islandais pour guider les groupes à travers les rues de Reykjavik, sous les chutes d'eau de Gullfoss, et à côté des vagues de plage de sable volcanique.
Il y a eu de nombreuses rencontres : avec des italiens, des portugais, des chinois, des anglais, des marocains, des mexicains, des américains ... bref, beaucoup de monde ! Il y a eu quelques incompréhensions dûes à la langue (voir dans les anecdotes #Marlet et les loups-garous), des quiproquos et des chocs culturels (apparemment je ne fais pas cuire mes pâtes comme il le faudrait selon les vénitiens). Ces moments ont surtout été sources de fous rires et ont permis de nous rapprocher les uns des autres. 

En partant en Islande, je n'avais pas d'inquiétude par rapport à l'usage de l'anglais Je sais que je peux me débrouiller, et dans le pire des cas, google est toujours là). Cependant, étant de nature introvertie, j'étais incertaine quant à ma capacité à me faire des amis proches, ou à m'intégrer dans un groupe international. Ces questions ont été rapidement balayées par des sessions de pâtisserie à répétition, des jeux de société et de longues discussions. Je me suis rendue compte que nous vivions tous un peu la même situation : entre deux projets de vie, à la recherche d'un emploi ou d'un master, les volontaires, autres camp leader et moi étions tous un peu désorientés au sujet de notre avenir. Ces six mois dans le froid ont permis à certains de choisir leurs études, et à d'autres de trouver le poste dont ils rêvaient. J'ai moi aussi eu le temps de réfléchir, de voyager et réfléchir à nouveau pour savoir ce que je veux faire : finir mon master et commencer un nouveau projet de solidarité, mais cette fois, un peu plus loin.

Et finalement, ça t'a servi à quoi de partir là-bas ?

Je ne dirais pas que l'Islande m'a changée, mais cette expérience m'a définitivement permis de m'affirmer davantage, de gagner un peu confiance en moi, et de connaître mes capacités. Je sais aujourd'hui que je peux gérer des groupes de touristes frigorifiés, organiser un événement dans un autre pays et dans une autre langue, conduire sur la neige (très très lentement, mais je peux le faire !), planter des plants de tomates ...
L'Islande a été pour moi un temps de réflexion entrecoupé de voyages à couper le souffle, et accompagné par de nouvelles amitiés chaque jours. Ce voyage m'a permis de dénouer les interrogations que je me posais sur ma vie et la société en général. Aujourd'hui, je veux prendre action au sein d'autres projets internationaux, avec l'Union Européenne, ou avec d'autres associations environnementales.

i.PEICC x Village Rap : la jeunesse débat autour du rap et de la société

i.PEICC x Village Rap : la jeunesse débat autour du rap et de la société

Le mercredi 23 avril, i.PEICC est intervenu au Village Rap organisé par l’AFEV à La Maison pour tous Léo Lagrange, pour animer un atelier discussion mêlant rap, citoyenneté et parole jeunesse. De 14h à 16h, les jeunes présent·e·s ont participé à un débat mouvant, où chacun·e était invité·e à se positionner — littéralement — selon son point de vue : d’accord, pas d’accord, ou entre les deux.



Le rap est-il encore une culture alternative ?

Les échanges s’ouvrent avec spontanéité. Un jeune de 10 ans intervient : « Le rap, ça vient du Bronx »
. Une phrase simple qui replace l’histoire au cœur du débat. Rapidement, d’autres prennent la parole : on parle de la rue, des textes engagés, de liberté d’expression. Un nuance vient s’ajouter : aujourd’hui, le rap est présent partout — dans les médias, la pub, les grandes scènes. Peut-on toujours parler de contre-culture quand une partie du rap est institutionnalisée, voire commerciale ?

Les jeunes s’accordent sur une chose : le lieu ne fait pas le message. Ce n’est pas le fait de rapper dans la rue ou en salle qui définit l’engagement, mais l’intention, l’écriture, la démarche. Le rap évolue, mais garde en lui cette capacité à questionner la société.

Le rap revendique-t-il l’égalité entre les femmes et les hommes ?

Les points de vue divergent. Certains dénoncent une faible représentation des femmes, des textes parfois sexistes, ou une tendance à invisibiliser les rappeuses. D’autres rappellent que plusieurs femmes ont marqué l’histoire du rap, avec des textes puissants, et que cet espace leur reste accessible — même si les rapports de force restent inégaux.

Et puis, une remarque revient :
« Si on trouve le rap vulgaire, c’est peut-être parce qu’on le regarde encore comme une contre-culture. »
Une réflexion qui montre que le rap n’est pas figé, et qu’il continue de bousculer, de provoquer le débat — et c’est bien ce qui en fait une culture vivante.

L’intervention d’i.PEICC au lycée Léonard de Vinci

L’intervention d’i.PEICC au lycée Léonard de Vinci

Le jeudi 10 avril, le lycée professionnel Léonard de Vinci et le CFA ont organisé leur toute première Journée des associations, de 10h30 à 15h30. Une vingtaine d’associations et de structures locales étaient présentes pour faire découvrir leurs actions aux élèves. I.PEICC a marqué cette journée en mêlant témoignages, échanges, et curiosité.



Accompagnement personnalisé

L’association a mis en avant les échanges internationaux, avec une présentation du dispositif de volontariat européen dans le cadre du Corps Européen de Solidarité. De nombreux·se jeunes ont pu en apprendre sur les possibilités d’engagement à l’étranger, et se sont montré·e·s intéressé·e·s pour adhérer et participer aux prochaines actions.

Deux volontaires européen·ne·s actuellement engagé·e·s à i.PEICC, Paul et Calma, étaient également présent·e·s pour partager leur parcours : témoigner de leur expérience, parler de la mixité sociale que favorisent les projets de l’association, et échanger librement avec les élèves sur leurs envies d’avenir.
En parallèle, l’animatrice 16-25 ans du pôle jeunesse a présenté l’accompagnement proposé par i.PEICC pour les projets personnels et professionnels des jeunes du territoire.

Un moment d’échange et de connexion

La journée a débuté autour d’un accueil café, permettant de rencontrer l’ensemble des partenaires, l’équipe pédagogique et administrative du lycée, ainsi qu’une représentante du Bureau des entreprises (un dispositif rectoral qui facilite les liens entre jeunes, enseignant·e·s et structures pour l’insertion professionnelle).
Plus de 250 élèves ont circulé entre les stands tout au long de la journée. Des enseignant·e·s sont également venu·e·s pour approfondir les discussions avec les associations et encourager leurs élèves à s’impliquer.

i.PEICC remercie chaleureusement le lycée Léonard de Vinci pour son accueil convivial et l’organisation de cette première édition. Une journée qui a permis à l’association de se faire connaître davantage, de créer du lien avec les jeunes, et de faire rayonner ses valeurs et ses projets.
Une belle dynamique collective qui montre, une fois de plus, la richesse des engagements possibles dès le plus jeune âge !

Un roman, une lecture collective, un auteur engagé : rencontre avec Charles Robinson à i.PEICC

Un roman, une lecture collective, un auteur engagé : rencontre avec Charles Robinson à i.PEICC

Charles Robinson, qui sera sur la commune de Lattes en résidence de création littéraire Lattara, jusqu'à la Comédie du Livre de Montpellier à laquelle il participera, est venu découvrir le quartier de la Paillade, accompagné par Nourdine Bara. L'auteur est venu à i.PEICC pour un moment d’arpentage autour de son ouvrage Fabrication de la guerre civile.


La lecture collective a très vite ouvert la voie à un échange riche, vivant, parfois traversé de débats, toujours ancré dans les réalités sociales, politiques et humaines. Un moment type d’éducation populaire : des voix qui se croisent et des vécus qui s’expriment.Des personnages récurrents, des tresses narratives

Dans Fabrication de la guerre civile et un autre roman antérieur, Charles Robinson met en scène environ 150 personnages, aux surnoms singuliers. Ces deux livres se répondent, et certains personnages y réapparaissent, permettant une reconnexion immédiate à leur univers. Ce choix d’écriture permet d’ancrer des repères sensibles et imaginaires, loin des étiquettes figées des prénoms.

Il parle de « tresses narratives » : des fils entrecroisés, des personnages qui reviennent par grappes, sans forcément de lien direct, mais qui activent la mémoire du lecteur, enrichissent la lecture et donnent une profondeur au récit.

Fiction ancrée, écriture documentée

L’histoire se déroule dans un lieu fictif : la Cité des Pigeonniers. Pourtant, elle puise largement dans le réel. L’auteur l’a construite à partir de mois de récoltes : souvenirs, situations, visages, dialogues… Initialement centré sur un personnage féminin, le récit s’est ensuite élargi à une multiplicité de trajectoires, de voix, de contradictions.

Charles Robinson se définit comme un auteur de romans politiques et sociaux, mais à travers l’imaginaire. Pour lui, la fiction permet de déplacer le regard, de retrouver une forme de lucidité face à une réalité saturée d’informations, souvent épuisante. Il parle d’une « lucidité noire », traversée par une énergie, une poésie, un humour qui sont autant de manières de résister, de parler du monde autrement.

Langage, humour et expérimentations

L’humour, dans son roman, s’exprime dans le langage, les tournures, les inventions, avec un regard attentif à la façon dont on parle dans les quartiers, et une volonté de se réapproprier le langage pour en faire une matière poétique. L’écriture est aussi pensée comme un travail de composition : fragments de vie, rythmes, trajectoires… L’idée n’est pas de livrer une narration classique, mais de construire une expérience de lecture, qui fasse écho à la complexité du réel, sans pour autant perdre le lecteur.

Partager l’œuvre, faire société autrement

Charles Robinson n’écrit pas pour une cible précise. Il parle de « littérature de comète » : un livre qui touche par-ci par-là, qui traverse des publics différents. Il cherche à faire circuler son œuvre dans des espaces variés : cités, MJC, lieux associatifs… avec cette question en toile de fond : comment partager une œuvre avec celles et ceux pour qui elle fait sens ?

Ce moment d’échange à i.PEICC a aussi permis d’ouvrir sur des réflexions collectives autour de la dés-adhésion à la société, de la légitimité des lois, des espaces de révolte, ou encore du rôle des jeunes générations dans les mobilisations.
 Des discussions vives, où toutes celles et ceux qui le souhaitaient ont pu confronter ses expériences et ses ressentis, dans un climat d’écoute et de parole libre.

Un grand merci à Charles Robinson pour ce moment, et à toutes les personnes présentes pour leurs prises de parole et leur curiosité.


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Peuple et Culture
Association de Jeunesse et d’Éducation populaire

i.PEICC lutte contre l’exclusion sociale, professionnelle et culturelle à travers le développement d’une citoyenneté active.

Peuple et Culture développe des démarches d’éducation populaire, favorisant l’éducation critique, l’autonomie, l’ouverture culturelle et interculturelle, la transmission des savoirs, le goût de l’expression et de l’action collective, de la créativité et du vivre ensemble.
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