Bonjour ! Je m'appelle Fannie, j'ai 26 ans, et je suis partie à l'aventure en Islande pendant 6 mois, dans le cadre d'un projet de Corps de Solidarité Européen, avec l'I.PEICC (association de départ) et Worldwide Friends (association d'accueil).
Parce que ce voyage était incroyable, et que je ne peux pas m'arrêter de parler de la beauté du paysage islandais, ou de comment j'ai failli terminer en glaçon à quelques reprises, je vous partage ici mon expérience en tant que volontaire.
Wait, faisons un retour en arrière : comment suis-je passée du soleil méditerranéen à... pas de soleil tout court ?
Début 2024, j'ai décidé de quitter mon emploi, et de partir voyager, comme j'en avais toujours rêvé pendant mes études. J'avais envie de partir dans un pays isolé, de m'immerger dans une nouvelle culture, sans pour autant partir très loin ou dépenser beaucoup. Je ressentais aussi le besoin de gagner en expérience, professionnelle, personnelle et humaine.
J'ai découvert le CSE au détour de recherches de projets à l'étranger, et j'ai commencé à chercher LA mission parfaite. Celle-ci se situait dans le cercle arctique, à 3H30 en avion de Paris. L'Islande répondait parfaitement à mes critères : un pays spectaculaire, loin de tout, peu connu, pas trop grand, pas trop petit, avec une population en grande partie anglophone, et plein de nouvelles choses à apprendre. De plus, la mission proposée par Worldwide Friends se concentrait sur la protection de l'environnement, proposait d'être en contact avec d'autres volontaires internationaux, et de prendre quelques responsabilités au sein de l'association. Le contrat de 6 mois me permettait de m'installer suffisamment longtemps pour prendre mon temps en Islande et vadrouiller aux quatre coins de l'île, sans pour autant devoir abandonner ma vie en France. Que demandez-vous de plus ?
C'est ainsi que, après quelques échanges avec l'I.PEICC et mon association d'accueil, je suis devenue "camp leader & social media officer'' pour 6 mois en Islande.
Okay, mais tu faisais quoi en Islande pendant tout ce temps ?
Beaucoup de choses ! En tant que Camp leader, j'étais chargée d'accueillir les volontaires internationaux hébergés par Worldwide Friends, et d'organiser la vie dans les camps (c'est-à-dire les maisons de l'association). Mes missions variaient de la mise en place d'un planning distribuant les tâches quotidiennes parmi les volontaires, à la création d'ateliers pour la sensibilisation à la protection de l'environnement. J'ai participé aux activités régulières, telles que le nettoyage des plages (l'Islande est peut-être au milieu de nul part, mais elle est au centre des courants marins qui portent tous les déchets américains et européens), le travail dans les serres, les projets de reforestation ou encore de restauration de maisons.
L'association accueillant aussi des groupes de touristes internationaux pour leur faire découvrir l'Islande de façon écologique, j'ai appris quelques "fun fact" islandais pour guider les groupes à travers les rues de Reykjavik, sous les chutes d'eau de Gullfoss, et à côté des vagues de plage de sable volcanique.
Il y a eu de nombreuses rencontres : avec des italiens, des portugais, des chinois, des anglais, des marocains, des mexicains, des américains ... bref, beaucoup de monde ! Il y a eu quelques incompréhensions dûes à la langue (voir dans les anecdotes #Marlet et les loups-garous), des quiproquos et des chocs culturels (apparemment je ne fais pas cuire mes pâtes comme il le faudrait selon les vénitiens). Ces moments ont surtout été sources de fous rires et ont permis de nous rapprocher les uns des autres.
En partant en Islande, je n'avais pas d'inquiétude par rapport à l'usage de l'anglais Je sais que je peux me débrouiller, et dans le pire des cas, google est toujours là). Cependant, étant de nature introvertie, j'étais incertaine quant à ma capacité à me faire des amis proches, ou à m'intégrer dans un groupe international. Ces questions ont été rapidement balayées par des sessions de pâtisserie à répétition, des jeux de société et de longues discussions. Je me suis rendue compte que nous vivions tous un peu la même situation : entre deux projets de vie, à la recherche d'un emploi ou d'un master, les volontaires, autres camp leader et moi étions tous un peu désorientés au sujet de notre avenir. Ces six mois dans le froid ont permis à certains de choisir leurs études, et à d'autres de trouver le poste dont ils rêvaient. J'ai moi aussi eu le temps de réfléchir, de voyager et réfléchir à nouveau pour savoir ce que je veux faire : finir mon master et commencer un nouveau projet de solidarité, mais cette fois, un peu plus loin.
Et finalement, ça t'a servi à quoi de partir là-bas ?
Je ne dirais pas que l'Islande m'a changée, mais cette expérience m'a définitivement permis de m'affirmer davantage, de gagner un peu confiance en moi, et de connaître mes capacités. Je sais aujourd'hui que je peux gérer des groupes de touristes frigorifiés, organiser un événement dans un autre pays et dans une autre langue, conduire sur la neige (très très lentement, mais je peux le faire !), planter des plants de tomates ...
L'Islande a été pour moi un temps de réflexion entrecoupé de voyages à couper le souffle, et accompagné par de nouvelles amitiés chaque jours. Ce voyage m'a permis de dénouer les interrogations que je me posais sur ma vie et la société en général. Aujourd'hui, je veux prendre action au sein d'autres projets internationaux, avec l'Union Européenne, ou avec d'autres associations environnementales.